Tout comme moi, votre conscience citoyenne est de plus en plus interpelée par les médias au sujet de notre impact et empreinte écologique. Réchauffement climatique, pollution, énergies renouvelables ou fossiles, plastique dans les océans, disparition des espèces… Les sujets ne manquent pas, mais je m’y perds un peu… notamment entre les climato-sceptiques qui remettent en question l’incidence de l’homme sur le dérèglement climatique, et les engagements ou désengagements politiques sur le sujet du climat. J’ai bien souvent l’impression que les combats politiques menés, et les efforts demandés aux citoyens sont des solutions de facilité qui permettent de ne pas heurter les puissants électeurs que sont les agriculteurs, ou les grandes industriels. De quoi parlons-nous ? D’écologie, d’économie, un peu des deux ?
Et si nous prenions quelques exemples pour tenter d’y voir un peu plus clair ?
Le réchauffement climatique
Nous allons principalement parler de CO2 puisque c’est ce gaz dit à effet de serre , produit de la majorité des combustions, qui est principalement incriminé.
Partons de l’hypothèse que c’est bien l’activité humaine qui est à l’origine du réchauffement que nous constatons. Je ne vais pas rentrer dans le débat qui consiste à douter de ce fait, ou à minimiser notre impact. Même si il est délicat d’apprécier notre impact effectif, une chose est sûre : le CO2 produit bien un effet de serre, et nous libérons du CO2 par nos activités : quand nous brûlons du bois ou des forêts toutes entières, quand nous utilisons des énergies fossiles, et même quand nous envoyons un email ou écrivons un article sur un blog…
La déforestation est une atteinte directe aux poumons de notre planète. Nous sommes incapables de limiter nos consommations et de cesser de nous reproduire. Nos besoins croissants en énergie, et en espace de vie rendant illusoire une diminution de notre impact écologique nous voyons principalement pousser, si je puis dire, des démarches de compensation. Un exemple frappant est celui du moteur de recherche “écologique” Allemand “EcoSia : le moteur qui plante des arbres”.
Je l’ai découvert récemment et j’ai trouvé l’idée géniale. Naïf que je suis… ou que j’étais. En effet l’idée est intéressante. En tapant des recherches sur ce moteur en lieu et place de mon habituel google je pensais m’offrir un bout de conscience verte. Il est vrai que Ecosia alloue une partie de ses revenus à la plantation d’arbres. Le hic provient du fait que les requêtes de recherche sont exécutées par Microsoft et par Yahoo. Ces 2 sociétés sont beaucoup moins avancées que Google dans l’usage d’énergies renouvelables ! Apple comme Google sont en effet les géants les plus verts, avec leur “100% Renewable Energy Commitments” datant de 2012.
Arrêtons nous quelque peu sur l’impact de nos équipements informatiques, et sur nos usages internet. Les calculs de 2014 positionnaient déjà le secteur “IT” comme le 3ème “pays” le plus consommateur d’électricité du monde (après la chine et les USA)… En valeur il s’agissait en 2014 de près de 2 000 milliards de kwh. Ces calculs intègrent : l’énergie consommée par les Data-Centers, les réseaux informatiques, les postes de travail et équipements connectés, et la fabrication de ces technologies. Et la part consommée par les data centers est en forte croissance…
Difficile de bien comprendre ce que signifient ces 2 000 milliards de KWh ? Et bien cela représente environ 200 centrales nucléaires ou de quoi parcourir environ 14 000 milliards de kms en voiture électrique. Si l’on considère une moyenne de 14 000 kms par an et par voiture, cette énergie peut alimenter un parc de 1 milliard de voitures par an, soit près des 3/4 du parc mondial actuel.
Dans l’usage d’internet, un comportement éco-responsable consisterait avant tout à limiter votre consommation de vidéos ! Et à titre de compensation, de pousser netflix à utiliser plus d’énergies renouvelables (il est très mauvais élève, à tel point que ClickClean vous propose de signer une pétition en ce sens).
Gardons en tête que chaque mail envoyé, chaque photo conservée sur le cloud, chaque document stocké, et chaque film en streaming regardé, a un impact sur notre planète. Tout comme nous avons pris l’habitude de fermer le robinet pendant que nous nous lavons les dents, nous pouvons être attentifs à certains détails : ne pas placer plus de destinataires que nécessaire dans nos mails, supprimer nos nombreuses photos en double ou ratées, limiter le poids de nos documents, et éviter de regarder des navets (à défaut de les planter) !
Vous ne souhaitez pas changer vos habitudes ? Vous souhaitez avoir la conscience tranquille en plantant en arbre dans votre jardin pour compenser ? Pourquoi pas, mais il faut savoir que nous ne sauverons pas notre planète en nous contentant de planter chacun notre arbre de l’absolution ! Tout simplement parce que la nature est faite d’équilibre et que nous passons notre temps à perturber ce phénomène.
J’ai dû me renseigner davantage pour comprendre pourquoi les arbres ne sont pas la solution miracle à notre problème de production de CO2. Il est vrai qu’avec leur photosynthèse, ils capturent le CO2 de l’atmosphère en le combinant avec de la lumière et de l’eau pour former de l’oxygène ainsi que des sucres et de l’amidon qui constituent leur nourriture. Mais les arbres respirent aussi selon le processus inverse à la photosynthèse, en rejetant du CO2.
Tant qu’un arbre vit et croît, il prélève plus de dioxyde de carbone par la photosynthèse qu’il n’en rend par la respiration. Mais si l’arbre meurt, le bois se décompose lentement et les molécules organiques se transforment à nouveau en CO2, qui est rendu à l’atmosphère… Bref les mécanismes naturels sont bien prévus pour réguler le taux de CO2 de nos forêts, et non pas pour absorber notre surproduction de gaz à effet de serre.
Désolé, il ne suffit pas de planter chaque jour un nombre d’arbres suffisant pour capturer le CO2 que nous émettons… Sans entrer dans d’autres détails, il faut savoir que tous les arbres n’ont pas les mêmes capacités de stockage de CO2, ni la même durée de vie, et que sous certaines latitudes la plantation d’un arbre peut provoquer un réchauffement de l’atmosphère alors que l’on a tous souvenir d’une excellente sieste à l’ombre et à la fraîcheur de l’un de nos compères feuillus !
Concernant les véhicules, je vous invite à lire mon précédent article http://www.brindhumeur.fr/2019/04/voiture-electrique-thermique-a-hydrogene/
La pollution de nos terres et de l’eau
Avez-vous lu mon article sur la raréfaction de l’eau mais aussi du sable ? C’est ici : http://www.brindhumeur.fr/2019/05/on-ne-manque-pas-dair/
Saviez-vous que la France est le 3ème plus gros consommateur d’engrais et autres “intrants” au monde ? Cela signifie que nous utilisons beaucoup trop de chimie pour nos cultures et en particulier notre vin. Notre agriculture intensive infecte ainsi la terre qui nous nourrit ! Et si nous consommons beaucoup de pesticides et engrais nous consommons nécessairement beaucoup d’eau. Et nous polluons les nappes phréatiques en proportion. Un calcul plutôt court terme non ?
Il faut savoir que l’agriculture est le plus gros consommateur d’eau douce dans le monde : 70% contre 22% pour les industries, et 8% pour l’utilisation domestique. Certes vous pouvez garder vos bonnes habitudes à la maison, mais ce n’est pas en fermant les robinets que vous résoudrez les choses. Modifiez plutôt vos habitudes alimentaires qui impacteront ainsi les producteurs à moyen termes.
Je me souviens avoir révisé un cours de sciences et vie de la terre avec ma fille alors qu’elle était en terminal. On y apprenait la différence de consommation en eau pour faire pousser des plantes, fruits et légumes en comparaison de celle nécessaire pour un kilo de viande blanche et un kilo de viande rouge. Il est évident que les volailles, les agneaux et les boeufs se nourrissent des premiers, ce qui explique les écarts impressionnants de ces chiffres communément admis pour produire 1 kg :
- quelques centaines de litres d’eau pour les cultures de la majorité des végétaux et céréales. Le riz inondé sort cependant du lot avec environ 5 000 litres d’eau,
- environ 4 000 litres d’eau pour la volaille,
- environ 10 000 litres pour de la viande d’agneau,
- environ 15 000 litres pour de la viande rouge.
Pour éviter les raccourcis, il faut un peu préciser les choses. Ces chiffres prennent en compte l’intégralité de l’eau nécessaire. Dans le cas de la viande rouge par exemple il s’agit de :
- 24 000 litres d’eau que le boeuf boira en 3 ans (durée moyenne d’élevage pour un boeuf qui atteindra le poids de 200 kgs)
- 7000 litres d’eau utilisés à la ferme et à l’abattoir;
- 3 000 000 de litres d’eau qui se cachent derrière les 8 500 kilos de grains et de fourrage qu’il mangera durant sa vie.
La consommation en eau concerne bien évidemment aussi toutes les productions manufacturières avec notamment environ 400 000 litres pour 1 voiture, et 11 000 litres pour un kg de jean…
Vous pouvez retrouver ces données et des explications (en Anglais) sur le site https://waterfootprint.org/
Rappelons au passage qu’une douche représente 60 litres d’eau, et qu’un adulte boit environ 2 litres d’eau par jour. Ces 2 litres représentent à peine 1% de sa consommation journalière d’eau du robinet. Et que dire de la consommation en eau que représente la production de tous les biens qu’il achète.. Et là je n’ai pas trouvé l’information : combien faut-il d’eau en moyenne pour produire 1 kg d’être humain sur les mêmes bases de calcul que pour la viande rouge ? Je crains que nous n’explosions très largement les compteurs !
La pollution des océans
Nous y contribuons tous les jours ! Rappelons que nos égouts se déversent dans des rivières qui s’écoulent dans des fleuves, pourvoyeurs de nos déchets jusqu’à nos mers et océans. Pensez-y si vous êtes tenté(e) de jeter dans les égouts votre mégot de cigarette et votre chewing gum : vos petits gestes ont de grandes conséquences à des kilomètres de là. Dans le monde, deux millions de tonnes d’eaux usées sont déchargées dans les cours d’eau naturels chaque année…
En faisant mes recherches je viens de découvrir un chiffre effrayant : environ 1 kg de déjection canine est gentiment déposé toutes les 5 secondes par environ 300 000 chiens sur les trottoirs Parisiens… S’agissant de matière organique on peut minimiser quelque peu les impacts écologiques de ces excréments. Si les maitres de plus en plus responsables (ou craintifs des amendes) les ramassent consciencieusement dans des sacs plastiques, on peut souhaiter que ces derniers soient recyclables à 100%… À défaut il est probablement préférable que la pluie emporte ces déjections dans nos océans via notre réseau d’égouts.
En France et dans la plupart des pays développés une partie de ces eaux usées est assainie par les stations de traitement des eaux usées (STEU).
Je ne vais pas aborder le grand sujet des déchets plastiques, qui déversés depuis des années dans les océans forment le célèbre 7ème continent avec ces cinq grandes plaques de déchets flottant dans nos océans. La littérature est abondante sur le sujet, et vous trouverez aisément des informations sur les dégâts et les conséquences de cette pollution sur la faune et la flore aquatique… Je vous invite à découvrir l’action de sensibilisation menée de manière artistique par notre français, champion du monde d’apnée : https://www.franceculture.fr/video/guillaume-nery-comment-jai-danse-en-apnee-avec-les-cachalots
Que dire de la pollution des bateaux de plaisance, ou des porte-conteneurs dont le dernier né fabriqué en France (lire ici l’article faisant la lumière sur une Fake news colportée sans aucune vérification malgré son énormité : https://www.notre-planete.info/actualites/1522-pollution-CO2-porte-conteneur-Saint-Exupery) ?
On peut se réjouir des initiatives de certains pour nettoyer nos océans avec des bateaux dédiés à la récupération des déchets flottants, et des campagnes de ramassage des déchets sur nos plages par des bénévoles. Même si ces actions représentent une goutte d’eau dans un océan de comportements déviants dont nous sommes tous responsables.
La biodiversité
La disparition des espèces de plantes mais surtout des espèces animales à cause de l’homme est de plus en plus relayée par les médias. Les chiffres sont vertigineux. Certains scientifiques prédisent que la 6ème extinction que nous sommes en train de provoquer pourrait conduire à la disparition de la moitié des espèces à la fin du siècle. Le dérèglement climatique que nous “provoquons” en serait la principale cause.
Il faut bien comprendre que la disparition d’une espèce peut entrainer l’extinction d’autres espèces qui en dépendent. Nous risquons fort d’assister à un effet domino dramatique…
La préservation de la biodiversité est l’affaire de tous. Des changements d’habitude et des mesures simples sont à notre portée. Vous aimez le gazon Anglais bien vert et bien gras de votre jardin que vous entretenez avec amour ? Comptez-vous jouer au golf dessus ? Avez-vous déjà observé les espèces qui le fréquentent ? Ne perdez pas votre temps vous ne trouverez pas grand chose. La biodiversité commence là comme son nom l’indique. Les milieux uniformes tels que votre gazon anglais ne sont pas plus accueillants pour les espèces qu’un sol en béton. Envisagez de laisser pousser au moins une bande d’herbes folles qui deviendront très vite des refuges bien appréciés des insectes. Vous économiserez du même coup du temps de tonte, et le carburant de votre tondeuse.
Les exemples d’action individuelles favorables au développement de la biodiversité en milieu urbain sont nombreux et à la portée de tous. Un simple balcon peut se transformer en zone d’accueil de la biodiversité. Sachez qu’il est plus pertinent de démultiplier les petites zones vertes rapprochées que de préserver de grandes étendues vertes séparées par de plus longues distances. Le principe des pas Japonais s’applique au développement et au maintien de la biodiversité car les espèces ont un rayon d’action qui leur permet de se déplacer d’un point “vert” à un autre.
Le développement urbain est inéluctable au regard de l’accroissement de notre population, et les solutions en faveur de la biodiversité urbaine représentent un enjeu majeur. Si nous poursuivons la minéralisation des sols et des espaces naturels nous nous retrouvons confrontés au conséquences que nous vivons actuellement :
- la démultiplication des îlots de chaleur,
- l’augmentation de la pollution de l’air de nos villes avec toutes les problématiques sanitaires qu’elle recouvre,
- la disparition des espèces sauvages,
- la démultiplication des espèces nuisibles qui ont une forte capacité de résistance telles que le moustique tigre, et le frelon asiatique.
La biodiversité est en danger nous n’avons pas d’excuse valable pour ignorer et refuser la mise en place de ces quelques solutions simples.
Actions locales versus engagement politique ?
Il existe un France de nombreuses associations oeuvrant en faveur de la biodiversité en déployant des plans d’actions locaux de sensibilisation associés à des actions concrètes. La plupart ont fait le choix de rester locales pour agir concrètement en s’affranchissant des latences des organisations régionales ou nationales. Saluons bien bas leurs initiatives, et souhaitons qu’elles se démultiplient pour faire évoluer nos villes et nos quartiers dès à présent.
Les associations qui tentent d’influencer les décisions politiques globales des états travaillent pour le long terme en essayant d’influencer les politiques pour un engagement plus fort et plus rapide en faveur des politiques de préservation de la biodiversité.
Les 2 approches sont louables, complémentaires et s’apparentent aux stratégies d’influence “top-down” et “down-top”.
Le recyclage et l’économie circulaire
Société de consommation et obsolescence programmée… Les intérêts économiques des fabricants et notre soif de nouveautés nous entrainent inévitablement vers une croissance de nos consommations qui se traduit par une augmentation majeure de nos déchets. Il faut évidemment y ajouter la forte croissance de nos populations.
Dans ce contexte de gaspillage généralisé, la question du recyclage et de la seconde vie de nos objets est un sujet majeur.
Les solutions trouvées par les pays développés ne sont ni viables, ni respectueuses d’autrui, et dramatiques pour notre planète :
- les pays poubelles où nous envoyons des tonnes de déchets non recyclables,
- l’enfouissement des déchets,
- les océans poubelles.
Je ne sais pas vous, mais moi je ne suis pas fan…
Intéressons nous aux approches des industriels en faveur du recyclage. Il est évident que la question du recyclage doit être prise en compte dès les phases de conception et de fabrication des produits. Pour les équipements informatiques et les smartphones les majeurs communiquent sur des taux de recyclage qui ne sont en fait que des capacités maximales de recyclage des différents composants. Encore faut-il que la collecte des déchets soit bien gérée et que les filières de recyclage soient en mesure d’effectuer un recyclage complet pour un coût raisonnable.
C’est parti pour quelques exemples …
Apple a annoncé en avril 2019 l’accélération du développement de ses centres de recyclages internationaux. Ce constructeur qui collecte vos anciens iPhones a même développé “Daisy” un robot spécialisé dans cette tâche. Le cobalt et l’étain contenus dans ces équipements est majoritairement recyclé. Apple met également un point d’honneur à proposer des équipements durables, ce qui peut paraître antinomique à leur sortie permanente de nouveaux produits. « Le recyclage avancé doit faire partie intégrante de la chaîne logistique et Apple est en train d’ouvrir la voie pour toute l’industrie », déclare Lisa Jackson, Vice President of Environment, Policy and Social Initiatives d’Apple. Pour en savoir plus sur cet exemple de recyclage industriel intégré, c’est ici : apple-expands-global-recycling-programs.
Tesla, s’engage sur sa stratégie et ses moyens de recyclage. “Au sein de Gigafactory 1, Tesla développe un système unique de recyclage de batteries qui traitera à la fois les déchets de fabrication et les batteries en fin de vie. Grâce à ce système, la récupération des minéraux critiques tels que le lithium et le cobalt sera maximisée, de même que la récupération de tous les métaux utilisés dans la cellule de la batterie, tels que le cuivre, l’aluminium et l’acier. Tous ces matériaux seront récupérés sous des formes optimisées pour la production de nouveaux matériaux de batterie”. Leur approche et discours semblent d’autant plus crédibles qu’un des co-fondateurs de Tesla est à la tête d’une startup spécialisée dans le recyclage, et que les produits du recyclage des batteries entrent en partie dans la composition des panneaux solaires. Panneaux qui constituent une activité de Tesla avec sa division solaire visant à proposer des solutions de production et de stockage d’énergie verte.
Ces 2 exemples sont cependant particuliers : ils concernent des entreprises responsables et très avancées en la matière et dans un circuit fermé : le recyclage porte exclusivement sur leurs propres produits et n’est de fait pas étendu à des équipements concurrents similaires.
Pour aller plus loin dans la réflexion intéressons nous au recyclage des pneus de nos voitures…
Un petit calcul s’impose. Le parc automobile mondial représente environ 1,2 milliards de véhicules. Nous négligerons les motos pour simplifier. Partons donc sur 4 pneus dont la durée de vie moyenne est de l’ordre de 40 000 kilomètres. Et prenons une moyenne annuelle de kilomètres parcourus de 10 000 kms pour tout notre parc (valeur minimisée car les français parcourent par exemple plutôt 13 000 kms par an). Considérons un poids moyen d’un pneu à 8 kgs… avec ces données minimisées, force est de constater que nous consommons 1,2 milliards de pneus par an pour un poids total de près de 10 milliards de kgs soit dix-millions de tonnes de pneus…
Les filières de recyclage existent, et nous sommes en France obligés de respecter les normes Européennes en la matière. En France l’état a contraint les fabricants à créer la filière de recyclage baptisée Aliapur, financée par l’écotaxe que vous réglez à l’achat. Mais si nos pneus s’usent ce n’est pas dans les points de collecte prévus à cet effet mais sur nos chemins de campagne, nos routes et autoroutes, et nos allées de jardin. Cette gomme perdue finira nécessairement en partie dans nos égouts mais également beaucoup dans les terres bordant nos routes. Je n’ai pas connaissance de la quantité de gomme ainsi déversée dans la nature pour un pneu…
Le recyclage du pneu semble géré dans les pays développés, si l’on considère que les usages suivants ont du sens, et qu’ils ne constituent pas simplement des pis allers. Je vous laisse juge :
- Vente à l’export ou sur le marché de l’occasion,
- Rechapage,
- Utilisation telle quelle pour le secteur agricole (soutien des bâches d’ensilage),
« Murs de pneus » anti-avalanches/chute de pierre - Sous-couches de routes (murs de pneus en dessous du bitume),
- Combustion pour fournir de la matière première à certaines industries (acier),
- Granulats ou poudre pour utilisation variée (routes, amortissements des vois ferrées, terrains de jeux, etc.),
- Objets moulés (ex. : roues de caddies).
En faisant quelques recherches, j’ai appris que la phase d’utilisation du pneu constitue la majorité de son empreinte CO2 (85%). Et oui l’expression mettre la gomme prend tout son sens lorsque l’on sait que “20 % de l’énergie consommée par une voiture est dissipée par la « résistance au roulement ». Le pneu est donc directement lié à la consommation d’un plein sur cinq !”.
La seconde vie de nos équipements est une solution intéressante et en fort développement, à contre-courant de l’obsolescence programmée. Elle est notamment favorisée par la revente des produits entre particuliers et notre leader français “le bon coin”. Elle est complétée par les actions d’associations revendiquant une activité d’économie circulaire, et les vendeurs de produits reconditionnés. Au lieu de jeter votre électroménager à la poubelle alors qu’il est fort probable qu’un simple remplacement de joint suffise, apportez les à ces bricoleurs engagés et bienveillants qui oeuvre à leur échelle à la préservation de notre planète. Etes vous sûr d’avoir besoin du dernier modèle de smartphone pour couvrir vos besoins ? Vous n’êtes pas un pro du bricolage ? Vous avez moins d’excuses à présent avec les ressources DIY (Do It Yourself) accessibles bien souvent à portée de souris et en vidéo ! Avant de jeter posez-vous les bonnes questions : est-ce réparable ? cela peut-il servir à quelqu’un d’autre ? y a t’il des associations qui pourraient lui donner une seconde vie ?
Vous êtes arrivé(e) au bout de la lecture ? Quel courage, je me suis fatigué moi-même à me relire pour filtrer les fautes les plus évidentes, et je crains qu’il en reste quelques unes. Si vous avez eu ce courage, je vais vous demander un nouvel effort : retenir 2 ou 3 idées en faveur de notre planète parmi les sujets abordés pour les mettre en oeuvre à votre échelle. Merci pour eux, merci pour elles, merci pour nous.
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